Cancer du poumon (adénocarcinome) – Prof. Giovanni Ciriello (UNIL) et Dr Igor Letovanec (CHUV)
Comprendre la progression de la maladie dans le cancer du poumon
L’adénocarcinome pulmonaire représente 40 % de l’ensemble des cancers du poumon, ce qui en fait l’un des cancers du poumon les plus courants. Des études antérieures ont utilisé l’histopathologie (l’étude des changements dans les tissus causés par la maladie) pour diagnostiquer et étudier les tissus pulmonaires malades au niveau microscopique. Cette approche classique a permis d’identifier les changements dans la morphologie cellulaire et les modèles de croissance qui accompagnent la progression de la maladie. L’objectif principal de la collaboration actuelle est d’utiliser de nouvelles techniques pour prédire avec plus de précision comment le cancer évoluera et s’il réagira ou non au traitement.
La progression de la maladie est due à la plasticité de l’identité cellulaire et au remodelage concomitant de l’environnement tumoral, de sorte que la reprogrammation est maintenue. Sur la base d’une analyse histopathologique, il existe quatre schémas récurrents de progression tumorale qui reflètent à la fois l’agressivité de la tumeur et le pronostic de survie du patient. Les étapes sont facilement identifiables et fournissent de nombreuses informations sur la progression de la maladie et l’hétérogénéité de la tumeur, à la fois chez un même patient et chez plusieurs patients :
S’il est cliniquement pertinent d’identifier les stades de progression de la tumeur par l’histopathologie, les moteurs moléculaires des transitions d’un état à l’autre sont également cruciaux. À cette fin, l’équipe a caractérisé moléculairement les transitions du cancer d’une tumeur lépidique à une tumeur solide, en utilisant une combinaison de techniques pour l’analyse cellulaire unique des cellules cancéreuses et de leur interaction avec le microenvironnement tumoral.
Les objectifs de l’équipe sont les suivants : premièrement, détecter les caractéristiques moléculaires des transitions des tumeurs lépidiques vers les tumeurs solides chez tous les patients (voir figure). Deuxièmement, ils approfondiront notre compréhension de la manière dont la progression tumorale peut être prédite sur la base de l’interaction des cellules cancéreuses avec l’environnement de la cellule tumorale. L’objectif global du projet est de fournir de nouvelles informations sur le rôle de la plasticité des cellules cancéreuses dans la progression de la maladie et d’explorer si cela permet de prédire la progression de la maladie chez les patients individuels. En fin de compte, les résultats ouvriront la voie à de nouvelles pratiques de diagnostic clinique ainsi qu’à de nouvelles approches thérapeutiques du cancer du poumon.